Auriol : son histoire, sa richesse

Le passé d'Auriol"

Territoire occupé par les hommes depuis le néolithique, Auriol est mondialement connu du monde numismatique pour son Trésor mais doit surtout sa richesse à son histoire et sa géographie.

  • « Le Trésor d’Auriol constitué de 2130 pièces d’argent, frappées aux temps lointains du premier âge de fer, entre le VIe et le Ve siècle avant JC. est un témoignage précieux et mystérieux des premiers échanges monétaires dans le bassin méditerranéen, preuve de l’influent passé économique de l’arrière pays massaliote. Ce Trésor est considéré comme une trouvaille historique majeure, internationalement reconnue. Sa valeur artistique est elle aussi exceptionnelle par la finesse de ses gravures ».
    (Extrait du catalogue de l’exposition A la recherche du Trésor d’Auriol. Marseille Provence 2013)
  • La domestication de l’Huveaune, bénéficiant d’un dénivelé de 50m du fleuve sur le trajet qui le traverse va faire sa richesse : vignes, oliviers, pêchers, maraîchage. Au début du XXe s.siècle, ses raisins de table étaient réputés et vendus directement sur les marchés d’Aubagne et de Marseille. les « saboulats » (oignons) étaient expédiés dans toute la France à partir de la gare de Pont de Joux.
  • Les moulins se sont implantés et ont permis le développement du territoire : La plus ancienne mention connue nous révèle l'existence de 2 moulins à blé : le moulin des Blancs (1265) à Joux, le moulin des Falconens (1281) dans le Vallon.
  • Lors du siège de Marseille par Charles Quint, seul moulin de la région détenu par les troupes impériales pour assurer leur subsistance, ce moulin fut détruit et mis à sac, le 19 août 1536, par un détachement dirigé par Blaise de Montluc, jeune lieutenant des armées de François Ier. Cette opération contribua grandement à affaiblir les troupes ennemies et, Charles Quint contraint de battre en retraite, repasse le Var le 24 septembre en ayant perdu vingt mille hommes.
  • Les XVIIIe et XIXe siècles ont été l'âge d'or pour l'industrie à Auriol. A compter du XVIIe siècle, les moulins hydrauliques vont se développer, tout au long du grand béal, essentiellement moulin à farine, moulin à huile et foulon à draps et bonnets. En 1770 on compte jusqu’à 5 fabriques de papier, un martinet à battre les métaux.
  • Le XIXe s. est âge d’or des industries : ateliers de mécanique, scieries, filatures de coton, manufacture de toiles à voile ( Ravel), filature de soie, tanneries, moulins à rusque (tan), fabrique de bouchon, manufacture de chaises longues. A la fin du XIXe siècle, on compte 40 à 50 manufactures, à énergie hydraulique et à vapeur, employant plusieurs centaines de personnes.
  • La commune devait aussi sa richesse, jusqu’à la fin du XIXe s. à l’exploitation de sa forêt « la Lare ».
  • Peu à peu, ces activités périclitent. Subsistent quelques exploitations agricoles.
Vue d'Auriol

Auriol Aujourd'hui

Bien que située aux marges de la ceinture urbaine de Marseille et malgré l’arrivée, en 1974, d’une branche de l’autoroute A52, la commune d’Auriol est parvenue, au fil des ans, à maintenir son identité, son accueil et ce caractère provençal qui a de tout temps fait son charme.

La Provence est partout dans notre pittoresque village "acagnardé" sur les rives d’un petit fleuve côtier, l’Huveaune. Vous la trouverez sur le Cours, la grande place publique où se disputent d’interminables parties de pétanque sous les ombrages de platanes plus que centenaires. Depuis peu, les boulistes y côtoient les plus jeunes qui s’ébattent au sein d’un bel espace de jeux, entièrement clôturé et sécurisé. Le samedi matin, vous vous régalerez d’y faire vos courses à l’occasion d’un marché provençal particulièrement coloré, vivant et très bien achalandé.

La Provence, vous la trouverez aussi au cœur du Vieil Auriol. N’hésitez pas à déambuler dans les petites rues étroites et tortueuses du centre ancien. Si vous savez écouter, les ruines du château féodal vous raconteront leur histoire. Elles vous parleront des seigneurs d’Auriol qui possédaient un fief immense comprenant tout ce qui fut le canton de Roquevaire. Vous apprendrez l’histoire du fameux "Trésor d’Auriol", caché vers – 460 par un de ces intrépides marchands grecs qui remontaient le cours de l’Huveaune pour commercer avec l’arrière-pays marseillais. Elles vous conteront la folle équipée de Blaise de Monluc mandé en 1536 par François Ier pour détruire le moulin à blé de la Paroisse tenu par les troupes espagnoles de Charles Quint. Et si vous insistez, vous saurez tout de la duplicité du sanguinaire duc d’Epernon qui vint en personne diriger le siège du château, du 7 au 10 avril 1593. Vous aurez aussi le loisir de découvrir la pittoresque place Sainte-Barbe et sa fontaine monumentale, la porte de la ville ouverte dans le rempart et, tout proche, le musée Martin-Duby et sa salle du Trésor.

En vous élevant un peu sur le site castral, vous embrasserez du regard un paysage remarquable : la coulée verte de l’Huveaune, la forêt communale de la Lare, l’oppidum du Baou Rouge, le pic de Bertagne, les barres de Bassan avec, dans le lointain, le massif de la Sainte Baume et, à vos pieds toute l’agglomération. Vous pourrez aussi parcourir la campagne auriolaise, aller au hameau de Moulin-de-Redon et, qui sait, redécouvrir la fraîcheur des sous-bois dans le remarquable site des Encanaux…

Marcel Guigou